Tribune libre du magazine municipal – Edition de mars 2015

Maisons-Laffitte et la fracture territoriale

             Que l’on soit d’accord ou pas avec l’utilisation des termes d’« apartheid territorial, social, ethnique », le processus de rupture et de paupérisation d’un certain nombre de quartiers ne fait plus de doute. A la suite des tragiques événements de janvier, les propos du chef du gouvernement viennent rappeler que nous sommes tous concernés par les conséquences de cette situation.

Dans ce contexte, la énième diatribe de M. Myard contre la loi SRU prend une couleur particulière : « Comme ce n’est pas possible, on va vous taxer … A faire ça on fait quoi ? On fait des ghettos de riches. Voilà ce qui va arriver. On va à l’encontre de la loi. Parce que les impôts locaux vont devoir augmenter (…) donc à Maisons-Laffitte ne pourront venir y habiter que les gens qui seront très fortunés. » (Conseil municipal du 15 décembre 2014, extrait vidéo consultable sur notre site http://www.ps-maisonslaffitte.com/maisons-laffitte-un-ghetto-de-riches/ )

Mais de quoi parle-t-il ?

De la loi « Solidarité et Renouvellement Urbain », dont l’application sur notre commune conduit à prévoir 25 % de logements sociaux. Or, nous sommes en retard. Comme seulement 8 autres communes dans les Yvelines, nous n’avons pas respecté nos objectifs de production sur la période 2011-2013. Résultat : nous sommes sanctionnés par une pénalité de 320 000 € par an les 3 prochains exercices. Croyez-vous que cela incitera notre maire à mieux faire. Bien sûr que non ! Il nous annonce d’ores et déjà qu’il ne respectera pas l’obligation triennale 2014-2016 (372 logements) … et donc qu’il augmentera les prélèvements locaux.

Ne voir la loi SRU que sous l’aspect d’un pourcentage de logements sociaux, ou d’une pénalité érigée en droit à ne pas faire, c’est passer à côté du projet politique et oublier que le rôle des pouvoirs publics est de créer les conditions du mieux vivre ensemble.

Bien sûr, on ne peut pas construire du logement pour étudiants ou apprentis tous les ans, ou conventionner à nouveau les logements qui existaient déjà à la Résidence pour Personnes âgées…Mais il doit être possible de trouver des solutions, puisque malgré le retard, la ville a tout de même construit ou conventionné 150 logements sociaux entre 2011 et 2013.

Vous en conviendrez, M. le Maire, la fracture territoriale est une réalité, et plutôt que de s’en renvoyer la responsabilité à grand coup de slogan et d’anathème (et de vouloir déplacer les Franciliens à la campagne) nous nous devons d’y apporter une réponse à notre niveau. Vous avez lancé le projet de PLU : pourquoi ne pas s’appuyer sur ce travail pour imaginer vraiment la ville de demain, préservée mais accueillante, ouverte sur le reste du territoire. La mixité sociale n’est une utopie qu’en l’absence de volonté politique.

Maika BAMPS,

Nicolas MOURLON,

Christine LE BERT

Venez nous rencontrer. Prochain rendez-vous le 5 mars à 19h00 au café « L’Avenue ».

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