Prenez votre retraite, monsieur Myard ! Vous l’avez bien méritée, après trente ans passés au service de notre conseil municipal. On sent d’ailleurs, à vous voir comme à vous lire, la fatigue de ces longues années d’un travail épuisant, toujours à courir de la Mairie à l’Assemblée.
Fatigue ? Votre dernier tract ne scande que des termes négatifs : faire face, maîtriser, maintenir (trois fois répété), défendre, assurer. De l’avenir, vous n’attendez que des menaces. Et c’est la faute des autres, bien entendu. “Le gouvernement socialiste nous impose de multiples contraintes”…. mais ce sont en grande partie celles que votre parti a voté ou maintenues sous la précédente présidence à l’époque de Nicolas Sarkozy !
Vous lancez “Nous n’avons pas de dette”, comme un titre de gloire. C’est une fierté de vieillard qui penserait à ses héritiers. C’est au contraire une preuve de timidité pour un jeune ménage qui construit son avenir comme pour une ville qui pourrait avoir de plus grands projets et une politique sociale audacieuse en coopération avec ses voisines.
Pas de dettes ? Peut-être. Mais nous allons payer au prix fort les intérêts de votre politique antisociale et refermée comme un ghetto.
Laissez-nous sourire, alors, à lire “Le progrès autrement” au dessus de la photo d’un homme qui n’a qu’un rêve, ne pas changer. Ce que vous voulez “maintenir”, c’est vous-même ! Et vous essayez surtout d’endormir les mansonniens en leur faisant croire qu’ils sont bien à l’abri de leur ligne Maginot Forêt-Seine, et que vous pourrez maintenir cet “environnement privilégié” par la seule force de votre monarchique personnalité.
Vous stigmatisez “l’esbroufe des campagnes gadget” ? C’est la rengaine de tous les hommes de pouvoir qui ne veulent pas le lâcher (connaissez-vous mieux que moi les problèmes de l’heure?). Pourtant les listes de vos concurrents ne manquent ni d’idées précises, ni de compétences techniques, ni d’expérience politique. Et ils seraient mieux informés si vous leur ouvriez démocratiquement les dossiers. Et certains d’entre eux, comme l’hôpital des Courses ou l’hippodrome, montrent surtout la fatigue qui vous a conduit à une gestion désastreuse (au CHC) ou à des résultats dont le mérite revient à d’autres au moins autant qu’à vous-même (l’hippodrome).
Alors, ne briguez par un énième mandat qui n’ajoutera rien à votre gloire, et qui pourrait fortement l’écorner, c’est vous-même qui le laissez entendre.
Prenez votre retraite, Monsieur Myard. Reposez-vous dans votre XXe siècle et laissez nous construire le XXIe. Il n’est certes pas facile. Mais ses problèmes ne sont pas pour nous des feuilles d’automne à ramasser. Ils sont l’annonce, malgré l’hiver, des fleurs d’une nouvelle époque.
Pierre BERGER, 75 ans, colistier de Maika Bamps, liste “Ensemble.ML”
