Cantine scolaire et quotient familial

Tribune des élus de Maisons-Laffitte, juillet 2018

En 2017, 20 % des élèves des écoles publiques de Maisons-Laffitte  ne déjeunent pas à la cantine (18 % en maternelle et 21 % en élémentaire). Soit environ 390 élèves. Parmi eux, des études le montrent, de nombreux enfants de familles défavorisées… Pourquoi ne bénéficient-ils pas de cette restauration scolaire ? Parce que leurs parents n’ont pas les moyens de la payer ? Parce qu’ils ne connaissent pas les aides auxquelles ils ont droit ? Parce qu’ils ne se lancent pas dans les démarches administratives nécessaires pour recevoir une aide du CCAS (Centre communal d’action sociale) ?

A Maisons-Laffitte, la participation financière (à la rentrée, 4,60 euros par repas en élémentaire) n’est pas fixée selon le quotient familial (calculé selon les ressources et la composition de la famille). Il permettrait pourtant une tarification progressive allant, pourquoi pas, jusqu’à la gratuité pour les plus démunis, par exemple pour un revenu fiscal inférieur ou égal à 7800 euros annuels par part. Soit le seuil de pauvreté… C’est ce que préconise une proposition de loi déposée par 40 députés en février 2018.

Selon le directeur de l’Unicef France, Sébastien Lyon, « mettre à disposition des services pour les enfants les plus pauvres est un bon moyen de réduire les inégalités dues à la pauvreté. La cantine est très importante ; bien travailler sur cet aspect influe sur d’autres choses : la santé, l’éducation, la capacité à se concentrer et donc se construire un avenir ».

Manger à la cantine favorise le recul de l’absentéisme médical, de meilleurs résultats scolaires et une meilleure intégration. Et les apports sociaux sont indéniables. « Ce qui ressort massivement chez les élèves est l’expérience de sociablité. En fonction de la composition d’une table, les comportements alimentaires s’adaptent », explique la sociologue de l’éducation Valérie Adt. Le facteur social aurait aussi un impact anti-obésité. « En mangeant avec d’autres, 30 % de quantités supplémentaire sont consommées. Cela limite le grignotage et incite à manger de façon plus variée et structurée ».

Alors, à quand une politique de restauration scolaire plus favorable aux familles modestes ? Nous demandons depuis des années que les tarifs soient fixés selon le quotient familial. Et d’appliquer plusieurs tranches de tarification progressive dans nos écoles publiques. Cela permettrait de « ventiler » les tarifs en fonction des revenus. Comptez sur nous pour pousser sans relâche notre municipalité à davantage d’équité.

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