Tribune libre du magazine municipal – Edition d’octobre 2015

Le maire, le vélo et le code de la route.

 Art R. 412-28-1 du Code de la route : Lorsque la vitesse maximale autorisée est inférieure ou égale à 30 km/h, les chaussées sont à double sens pour les cyclistes sauf décision contraire de l’autorité investie du pouvoir de police. Décret n° 2015-808 du 02 juillet 2015

La mise à double-sens cyclable d’une rue est possible depuis longtemps. Les collectivités avaient obligation de le faire dans les zones 30 déjà existantes avant le 1er juillet 2010. Ainsi, leur linéaire a-t-il été multiplié par 7 entre 2008 et 2013. Mais pas à Maisons-Laffitte !

L’autorité investie du pouvoir de police dans notre ville est son maire. C’est M. Myard qui a interdit ce double-sens dans toutes les zones 30 de la commune. Ce qui devait être l’exception est devenue la norme chez nous. Motif : le double-sens cyclable serait dangereux… Et tant pis si le code de la route l’autorise et l’expérience prouve le contraire. La ville de Paris a en particulier développé plus de 220 km de doubles-sens cyclables et par une analyse détaillée, a démontré que le bilan de sécurité de ce dispositif était largement positif.

Le cycliste est même plutôt moins en danger en arrivant de face à un véhicule que quand il est suivi de (très) près par un véhicule motorisé. Le conducteur de la voiture est assis à gauche, c’est-à-dire du côté où s’effectue le croisement. Plus proche du cycliste que lors d’un dépassement, il évalue plus facilement l’espace nécessaire dans une rue étroite. Sans compter que le double-sens cyclable permet d’éviter des axes et carrefours à fort trafic et vitesse routière élevée.

Et c’est aussi la sécurité du piéton qui est améliorée car le cycliste, encouragé à utiliser légalement la chaussée, libère le trottoir.

Pourtant, le constat est là : il y a encore trop peu de place accordée au vélo dans notre ville.

La mise en place du PLU peut être l’occasion de repenser les cheminements piétons et cyclistes. Pour l’instant, si un des enjeux annoncés est de « Poursuivre (sic) les efforts en faveur des modes alternatifs à la voiture », la réflexion sur les itinéraires piétonniers et de trame cyclable ne figure que dans une partie du diagnostic intitulée « Une découverte du territoire à favoriser ». Or, ce dont nous avons avant tout besoin, c’est de nous déplacer facilement et en sécurité vers la gare et vers les équipements structurants de la ville comme par exemple sur l’axe reliant le centre-ville et le secteur collège Cocteau/piscine/gymnase. Mettre des arceaux à chaque bout ne suffit pas à faire une politique digne de ce nom. A défaut, il est à craindre que ce soit, encore une fois, une occasion manquée d’améliorer la qualité de vie dans notre ville.

Maika BAMPS, Nicolas MOURLON, Christine LE BERT

Si vous voulez des éléments complémentaires pour un peu plus loin voici un site très bien documenté :

https://www.heureux-cyclage.org/non-les-double-sens-cyclables-ne.html

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